Rencontre avec HER

Her, c’est le groupe rennais qui cartonne en France et à l’étranger. Pour preuve, leur date rennaise à l’UBU affichait complet et celle de Paris l’est depuis plusieurs semaines. Cette union masculine nous a livré un live authentique, débordant d’amour et de générosité.
Une semaine après, on a encore le coeur qui palpite.

C’est autour d’un verre que nous rencontrons Victor, Simon et Louis pour parler de leur amour des femmes et de la gastronomie bretonne.

© Noé C.

Ma dernière rencontre avec vous remonte à cinq ans auparavant à l’époque de The Popopopops. Le groupe a évolué depuis, vous avez grandi et votre musique avec. Comment s’est déroulé cette « transformation » ?

Simon: The Popopopops s’est dissocié après que certains membres du groupe aient arrêté la musique. Victor et moi on avait envie de continuer à faire de la musique, c’est notre métier, notre vie, notre passion ! C’est donc sur les cendres des Popopopops que notre dualité a pris tout son sens.

Aujourd’hui on vous découvre en costume-baskets, est-ce un reflet direct de votre musique?

Simon: Oui effectivement, on est très influencés par la soul américaine, on adore les artistes qui la représentent. Sur scène ils incarnent vraiment un personnage et ça passe par le fait d’être bien habillés en costume. C’est un réel show !
On a cette volonté de jouer le jeu, d’être dans un personnage qui va au delà de nous sur scène.

© Noé C.

Pourquoi ce nom « HER » ? Les femmes vous inspirent-elles ?

Victor: C’est un nom qui nous a beaucoup plu parce qu’on parle beaucoup des femmes c’est vrai. Mais on parle surtout de la féminité en général, selon nous tous les hommes ont une part de féminité en eux également.
Le nom est venu à la toute fin par contre. On a écrit toutes les chansons, pensé aux clips et une fois qu’on a réussi à avoir tout ça, Simon et Louis ont eu l’idée de HER. Il sonnait parfaitement. Il a une certaine forme de sensualité mais aussi plein de mystère avec deux chanteurs hommes derrière le projet. Au départ on ne voulait pas montrer nos visages, on voulait garder ça secret.
Par exemple sur le clip de Quite Like, la femme qui joue dedans dégage quelque chose d’assez fort. Les personnes étaient assez déçues de voir qu’elle n’était pas dans le groupe.

Vous avez récemment joué pour HeforShe, est-ce que vous vous considérez comme des féministes ? 

Simon: Au delà d’être des féministes, on se place plutôt en tant qu’observateur et acteur derrière les femmes. On ne veut pas prendre une place qui n’est pas la notre, on appuie juste le discours des femmes sans prendre leur place.

Victor: Tout le monde devrait être féministe. En France le mot à une connotation trop forte avec quelque chose de négatif. Alors qu’être féministe c’est simplement vouloir respecter les droits des femmes. Il y a eu des raccourcis qui ont été faits rapidement avec des organismes très radicaux et aujourd’hui on a peur de dire qu’on est féministe.
Alors si le féminisme c’est vouloir l’égalité entre les femmes et les hommes, mais oui quoi on l’est tous ! C’est encore trop rare que les hommes affirment leur féminité et leur engagement pour les femmes.
C’était ça aussi tout le contexte de HeforShe.

Simon: « Lui pour Elle »

Victor: C’était arrêtons de cloisonner la journée des droits des femmes à la femme mais aussi aux hommes et aux hommes pour les femmes. Donc pour nous c’était idéal d’être ambassadeurs.

© Noé C.

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© Alexia Ortega

Votre chanson Union est notre préférée de votre Tape #1 , une anecdote sur la composition ?

Victor: C’est un titre à l’image des autres qu’on a écrits. On prend des risques dans les textes, on se livre, on dévoile une part de notre intimité.
Dans ce cas précis, c’est la femme de ma vie. C’était important pour nous d’évoquer des sujets comme ça. Le mouvement de la soul c’est ça aussi. C’est de pouvoir évoquer des choses très très intimes et de les livrer au public.

Merci d’aimer cette chanson, je l’adore aussi.

Avec cette Tape #1 vous avez réussi le pari de remplir des salles comme la Gaîté Lyrique, comment vous l’expliquez ?

Victor: C’est grâce à Louis (rires).

Simon: On l’explique pas vraiment, on est heureux de ce qu’on produit. C’est le résultat de beaucoup de travail, d’implication et ça n’ arrive pas comme ça du jour au lendemain. C’est tout un travail de fond. On a fait plusieurs dates à Paris et Londres avant que ça se remplisse vraiment. Aujourd’hui on annonce complet à l’Ubu pour notre date rennaise, et prochainement on va jouer à Berlin et à Londres qui sont presque complètes. C’est notre but de jouer devant des salles pleines avec des gens qui aiment ce qu’on fait.

Victor: C’est également allé très très vite grâce à Internet. On a posté nos sons sur Soundcloud et il y a eu un effet boule de neige avec des médias aux Etats Unis, en France etc.  On sort Vendredi 7 Avril notre Tape #2, et on a vraiment essayé de faire encore quelque chose de très intime !

On a hâte ! 

Victor: Nous aussi ! Ça fait longtemps qu’on travaille dessus. Il y a des titres qu’on a fait bien avant HER et qu’on voit déjà comme des vieilles âmes. On essaye de rester le plus intègre possible, c’est le plus important.

Vous avez donc un principe de Tape et non d’album ?

Victor: Pour l’instant oui, ça reste hyper pratique. On adore l’idée de réunir des chansons autour d’un thème fort. Ça nous permet de sortir des formats différents, plus souvent. Ça renvoie aussi à notre amour du hip-hop comme avec Drake qui vient d’en sortir une de 22 titres récemment. C’est génial, ça casse un peu les codes, on a du mal avec le conventionnel.

© Noé C.
© Alexia Ortega
© Alexia Ortega

Vous arrivez à revenir assez souvent à Rennes maintenant ? 

Simon: Louis et moi on vit à Rennes. Le reste du groupe est à Paris. On fait pas mal de compositions et de répétitions aux alentours de Rennes.

Victor: Les dates nous prennent beaucoup de temps en ce moment. On essaye toujours de se retrouver un peu en studio pour avoir des moments tout les deux avec Simon entre les dates.

Simon: C’est une vie particulière, mais on adore. La semaine dernière on a fait 2000km par exemple. On était à Rennes, le lendemain à Dijon et le surlendemain en Haute Savoie…

Victor: On est très heureux de ce rythme, de vivre tout ça. C’est notre rêve.

Est-ce que vous avez des bonnes adresses rennaises à nous recommander ? 

Louis: Alors… Le Penny Lane ! (rires) (Pour information, Louis joue aussi avec le groupe Born Idiot que nous avons interviewé la semaine dernière)

Simon: O’ Rétroviseur ! Sinon chez Paul ! Le P’tit Baigneur aussi, place Rallier du Baty. C’est un ancien mec de chez Paul qui travaille là-bas. Et puis le Oan’s Pub.

Victor: Le Nabuchodonosor c’est pas mal ça aussi !

© Noé C.

Vous êtes plutôt galette-saucisse ou crêpe au caramel et beurre salé ?

Louis: C’est marrant, je revois l’interview de la semaine dernière !

Simon: Il n’y a pas de choix à faire pour moi. La galette c’est le plat de résistance et la crêpe le dessert. Ça va ensemble. Je choisis pas, c’est mort.

Victor: C’est comme si vous nous demandiez quel bras tu veux couper. Mais je dirais quand même galette saucisse ! Ça me rappelle à la Clusaz, dans la station de ski, il était minuit et il y avait un homme qui faisait des grillades. Ça sentait la galette-saucisse, cette odeur c’est vraiment génial !
Tu sais, quand il est cette heure-là, t’as déjà mangé et t’as un peu honte de ce que tu vas faire… Mais t’en prends une et tu kiffes !

Rien ne va avec cette nourriture, t’en prends toujours quand il ne faut pas ! Comme le Dimanche matin au marché des Lices, tu ne peux pas te dire: « Allé c’est mon repas du Dimanche et j’suis content… » Non il t’en faut encore et encore.

C’est une belle histoire …

Victor: On est fous amoureux de la galette-saucisse ! Le nombre de chansons qu’on a écrites en mangeant une galette.

Simon: Bah Quite Like ça parle d’une galette-saucisse.

Louis: Ouai en fait il en avait une dans la bouche.

Simon: Ça va un peu trop loin (rires)

Merci pour la réponse la plus longue à cette question ! 

Louis: HER ce n’est pas juste de la classe et de l’élégance…

Victor: On est aussi humoristes !

Cidre ou chouchen ?

En choeur: Cidre !

Victor: Attends déjà le nom Chouchen c’est chelou.

Louis: C’est démodé ! C’est la génération avant nos parents.

Victor: En parlant de gastronomie bretonne, il y a le Kig Ha Farz typique du Finistère. Et le meilleur c’est celui de Mme Cottebrune !

Un mot de la fin pour nos Rennais ?

Louis: La seule critique de la ville, c’est les bars qui ferment à 1H (même à Nantes ça ferme plus tard…)

Victor: Rennes c’est une ville incroyable, il faut rien changer ! C’est une ville qui est en même temps très douce avec le calme de la Vilaine et à la fois très dynamique avec les facs, les bars, les groupes de musique

 

© Alexia Ortega

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Merci encore à HER pour leur générosité sur scène comme dans la vie. Tout le monde est d’accord pour dire que c’était un très beau moment ! Pour prolonger le plaisir on se rue demain sans hésiter sur leur nouvelle Tape #2.

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Author: Noémie

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